Constantine - CIRTA Une ville millénaire
Constantine - CIRTA : Une ville millénaire
Par Samy HASSANI - Rédacteur indépendant
“Res publica quattuor Colonarium Cirtensium”
Par son urbanité, « calquée » sur le modèle romain, Cirta était prédestinée à la promotion d’une capitale de Confédération à une capitale provinciale assortie d’une faveur impériale : elle s’appela Constantine.1
Cirta existait donc bien avant l’arrivée des Romains et de Massinissa, son nom berbère ne nous est pas parvenu. Massinissa, alors roi de Numidie, en avait fait sa capitale... Refusant le partage de la Numidie en trois royaumes, Jugurtha parvint à isoler Adherbal et il entreprit alors le siège de Cirta (actuellement Constantine), où s’était réfugié son adversaire soutenu par Rome. En 112 av. J.C., le siège de Cirta, dont les fortifications avaient été pourtant bien renforcées, devait durer cinq mois. Cette victoire permit à Jugurtha de gouverner sans partage la Numidie et d’éviter ainsi que le royaume légué par Massinissa n’éclate en fiefs insignifiants.
Cirta : la pépinière...
Avant tout, Cirta a été une importante « pépinière d’hommes » ayant poussé leurs ambitions jusqu’à briguer des postes de haut rang dans la sphère du pouvoir impérial romain. C’était le cas de Q. Aurelius Pactumeis, qui, en 80, sous le règne de Vespasien, était qualifié de consuli ex Africa primo. Son ascension, si éclatante, premier consul issu de Cirta et d’Afrique même, n’avait pas fait oublier à sa fille qu’une telle promotion méritait d’être gravée sur les « tablettes » comme un « faire-part ».2
Cirta : sous l’administration romaine...
Société démonstrative exhibant volontairement ses fastes : son raffinement, sa morale, sa poésie et sa philosophie étaient pour elle des valeurs « surexposables » ; plus, elle se devait de les montrer pour justifier les honneurs et sa place dans le gotha de la classe richissime. Car avant tout, prétendre à une carrière de haute fonction à Rome, s’entamait dans la province d’origine. En effet, administrativement, Cirta était la capitale de la Confédération Cirtéenne. Elle était également le siège central où se réunissaient les Magistrats supérieurs et le Conseil municipal (jure dicundo).
Les Magistrats supérieurs furent des duumvirs puis des triumvirs. Pour l’administration des colonies et des castella de la confédération, ils déléguaient des préfets. L’édilité et les honneurs étaient également payants. Car la colonie restait tributaire des libéralités des riches cirtéens. En effet, leur évergétisme s’accompagnait de rappels gravés sur la pierre.3
Bibliographie :
1 A. BOUCHAREB, «Cirta / Constantine (à l’époque romaine): la vie socio-urbaine à travers les inscriptions épigraphiques», Réflexion(s), avril 2009. (http://reflexions.univ-perp.fr/)
2 A. BOUCHAREB, «Cirta ou le subtratum urbain de Constantine», Thèse à la FSTGAT, septembre 2006.
3 «Constantine» par A. Berthier et R. Goossens.
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